mercredi 9 mai 2012

Kata Karma Kabaret




Kata Karma Kabaret, c'est l'histoire de 22 danseurs stagiaires, 7 danseurs professionnels, 4 techniciens, 1 chorégraphe de génie (et de renom) et d'un lieu.
C'est une histoire, comme il doit en exister beaucoup, d'une folle aventure de reprises et de créations. De rencontres, d'échanges, de partage, de joie, de rire, de peine, de concentration, de discussions, d'interprétations, de nouveauté, de retrouvailles, de découverte, d'envie, d'amour aussi. D'un peu de folie, de quelques verres, de costumes, de perruques, de chaussures. D'heures de travail, de déplacements, de transpiration, d'eau, d'hématomes, de crampes, de courbatures, de chaleur, de respiration. De photos, de salles de répétitions, de casiers, de pain, de chocolat, de gâteaux, de friandises, de café et de thé. De musique, de chant, d'imitation et surtout de danse. De ressenti, d'interrogations, d'interprétations, de mémoire, de solo(i), duo(s), de groupe(s). 

Tout a commencé en décembre. Non, bien avant, en fait. Cette histoire a dû commencer en... octobre peut-être!... On m'a fait parvenir une information qui tient lieu de capitale dans cette "affaire". Sans celle-ci, rien de tout cela n'aurait été possible: la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs organise des auditions en vue de représentations. Elles sont ouvertes à toute personne, qu'elle soit danseuse ou pas. 
Un peu de courage - oui, seulement un peu, un email n'engageant pas beaucoup ! - pour envoyer un email donc d'inscription à cette fameuse audition pour travailler avec un grand - GRAND ! - chorégraphe de ce XXème siècle: Andy de Groat. De la concentration, de la paix intérieure en ce 11 décembre, jour de l'audition. Se retrouver parmi 20 autres danseurs, donner le meilleur de soi, pour être sélectionnée, pendant ces 4h. Être intimidée par le visage impassible d'Andy, mais reproduire le plus fidèlement possible ce qu'on nous demande. Et l'attente !
9 jours après nous savions! Nous savions tous que nous avions été sélectionnés pour le projet mais, oh! quelle joie!, pour d'autres projets également. Un planning plus ou moins établi , une longue période de non-vie nous attendait.
Et enfin, le début du travail, le début des répétitions, la mise en place des différentes pièces, les échanges, les rencontres riches ont pu commencer. une joie immense de recommencer à danser. 

Danser ! Ce mot évoque beaucoup plus pour moi qu'un simple mouvement suivant une musique, ou pas d'ailleurs, suivant un tempo, un rythme. C'est un peu le fil conducteur du premier tiers de ma vie. J'espère en secret qu'il durera encore longtemps. Très longtemps. Cette passion en est vibrante à chaque mouvement, à chaque réflexion, à chaque interrogation. La vie est faite de mouvement pouvant être interprété de mille façons, pouvant être perçu différemment selon que l'on place d'un côté ou d'un autre de cette frontière entre le faire, le voir, le regarder, l'admirer, le réapproprier, l'interpréter, l'ignorer, le rendre organique ou originel, le rendre indispensable ou banal. Il rythme notre vie, nous engage dans quelque chose. Il est physiologique qu'on le veuille ou non!...

Ce travail a duré quelques mois, 3 pour être précise où tout a été rendu possible. L'impossible devenant possible. L'inimaginable devenant imaginable. 
Nous étions une sorte de colonie d'adultes animée par la même envie, la même passion, le même besoin.
Et enfin, il se concrétisait au fil du temps. L'échéance s'approchant. Le nombre d'heures de travail s’amoindrissant. Et venu l'heure, le moment sérieux de la mise en scène, des lumières, des costumes. Au terme de ces répétitions, des liens d'amitié se sont créées, des blagues, des gimmick, des moments que nous ne seront pas près d'oublier.
La scène, les représentations. 
La tristesse de cette séparation. Cette envie de les revoir. De vous revoir car un manque, un vide s'est créé.  Merci ! Merci à vous tous !

Une motivation pour continuer. Réelle, solide. Il ne s'agit pas d'un caprice mais d'un besoin - ce même besoin dont je parlais plus haut. 

Alors voilà ! Il ne tient qu'a ceux qui le veulent de recommencer: le petit courage pour envoyer un email, le grand pour l'audition et celui de l'attente... Attendre ! 

Je terminerai avec cette sublime phrase de Pina Bausch: "Dansez, dansez sinon nous sommes perdus".


(c) Sanga STUBER VANDAME


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