dimanche 13 juin 2010

Du dégoût à en vomir



Salut petites crottes de nez!
petit mot gentil à ton attention. C'est sympa, non?


Je ne sais pas si tu es courant mais... depuis quelques temps maintenant, je mène une double vie (à moins qu'il ne s'agisse d'une triple vie?... Bref!) Et donc cette autre vie, je la passe au sein d'un hôtel 4*, non loin de mon lieu d'habitation, j'ai nommé la mag-ni-fi-que (oui oui, c'est ironique!) ville de Versailles!... 

Et je dois dire que... ça me pose un sérieux cas de conscience! 
Je m'explique (minute papillon!)


En quoi est-ce que le fait de travailler dans un 4* te poserait-il un cas de conscience? Tu vas me dire. Et bien, je te répondrai tout simplement de la manière la plus simple. Voici donc ma réponse!

Par de nombreux week-ends, une jeune (jeune, jeune, faut le dire vite ma p'tite dame) femme s'en va de bon matin, lorsque le soleil se lève, que les oiseaux chantent depuis peu, que la rosée du matin est encore présente partout et que ces satanés trains ne sont pas encore passé (oui! J'ai le regret d'habiter non loin d'une ligne de chemin de fer. Du coup, je peux aisément les entendre lorsqu'il n'y a pas un chat dehors et que je dors la porte-fenêtre ouverte) pour se rendre sur son lieu de travail, servir des clients qui viennent de dormir dans un bon lit douillet, monté sur un sommier d'un mètre de haut, avec une moquette mouelleuse, propre (puisque nettoyée tous les jours par une femme de ménage qui y passe l'aspirateur).

Avec encore la trasse de l'oreiller sur le visage mais tirée à 4 épingles, pas un cheveu qui dépasse, pas de bijoux à l'horizon (hormis celui sur ma langue qui serait, selon les dires de mon chef de secteur, assez discret pour le garder), une chemise blanche impeccablement repassée, un pantalon noir sans faux plis, des chassures noires inesthétiques au plus haut point mais confortables comme pas possible, et bien évidemment, des chaussettes noires (cela va de soi), un maquillage presque inexistant (un coup de Rimmel et hop! emballer c'est pesé!).

Bref, me voilà donc quasi fin prête à servir ce client admirable (et surtout plein aux as pour dormir dans 4*), doué d'une éducation remarquable, bien élevé, blablabla...
Mais quenéni!
C'est tout simplement un gros connard, abruti, qui pète plus haut que son cul, qui se prend pour ce qu'il n'est pas, qui n'a aucune éducation, aucun savoir vivre et savoir-être. Ce n'est qu'un beauf!
T'as-simplement-reçu-comme-cadeau-un-super-week-end-chez-Weekendesk-ou-Smartbox-parce-que-sinon,-t'aurais-jamais-les-moyens-de-te-payer-une-chambre-à-300€. (Ah! ça fait du bien! C'en était presque jouissif!)

Donc oui! Ces clients sont miteux, et ne méritent pas que l'on prenne de gants avec eux. Heureusement que dans la masse, il y en est certains qui tirent leur épingle du jeu et qui te font rester aimable, comme cette famille d'américain ce matin. Eux, doivent être pas mal niveau thunes car ils étaient déjà à l'hôtel jeudi soir. On est dimanche. ça fait donc au moins 3 nuits, avec 2 chambres, dont une suite... ça commence à faire beaucoup là! Le nombre à 4 chiffres est proche!... Donc heureusement que certains clients sont vraiment sympas.
Mais passons encore les clients du petit déjeuner. 

Ce qui me dégoûte (et qui ne me fait plus rien avaler de la journée après) c'est cette quantité infinie de bouffe que nous mettons à la poubelle! C'est juste hallucinant, des sacs poubelles entiers de nourriture qui n'a pas été touchée par les clients, pas même hûmée, car enfermée dans les frigo du buffet alors que les matins où je m'y rends, je croise toujours le même homme, toujours à la même place, toujours emmitoufflé sous les mêmes couvertures et les mêmes cartons, qui n'a rien à manger et qu'un simple café, de simples viennoisseries, ou mêmes les oeufs, la charcuterie, les gateaux, le pain, les verrines de concombre-chèvre, les ramequins de tomates-mozza, les salades de pates, les pâtés de saumon et autres saucisses que nous jetons le rendraient tellement heureux!

Rien que d'y repenser, cela me donne la gerbe! 

Mais non! Nous ne donnons rien...

Fût un temps de nombreux restaurants donnaient tout ce qui n'avait pas été mangé, pris, etc. Mais malheureusement pour les associations qui venaient récupérer tout ceci, certains n'ont pas été très réglaux et ont donné des aliments avariés et les bénéficiaires sont tombés.
Bref! Réaction en chaîne, la cause a été remise sur les épaules de l'assoc', qui a filé la patate chaude aux HCR qui ne donnent plus rien maintenant!

C'est triste, bête, mais plus aucun risque que personne ne tombe malade!

Mais dans cette spère actuelle où chacun compte jusqu'à ces derniers centimes, où donner devient difficle, où un sourire leur réchauffe tellement le coeur, c'est juste scandaleux! 
Si seulement cette collecte pouvait reprendre! ça serait trop beau pour être vrai!...


NB: même nous, les employés, nous regardons à deux fois qu'on ne nous voit pas chipper quelque chose qui de toute façon ira à la poubelle! Nous bouffons ce que le client ne veut pas. Nous sommes traités comme des chiens à (pardonnez-moi l'expression) bouffer de la merde et bouffer dans l'assiette du client.


Bref! au delà du travail ingrat, il me permet d'arrondir mes fins de mois plus que difficiles d'étudiante!
Allez, je vais me donner du courage et me dire que je n'en ai plus que pour quelques semaines, 9 semaines et demi si tout va bien.

Aucun commentaire: